Origine des fonds cambrésiens - Le Labo - Cambrai
Origine des fonds cambrésiens
Le Labo - Cambrai est héritier de documents saisis à la Révolution et sa collection de documents patrimoniaux continue de s’étoffer : ses réserves s’enrichissent en permanence de nouvelles acquisitions ou de nouveaux dons.
Le Labo - Cambrai, fonds Delcroix, MD 1907
La Révolution française : constitution des fonds cambrésiens
Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, les documents les plus anciens (certains du VIIe siècle) sont conservés dans plusieurs établissements religieux du Cambrésis (Cathédrale, Abbaye du Saint-Sépulcre, Abbaye de Vaucelles…). La Révolution marque une étape importante : les saisies opérées dans les bibliothèques à partir de 1789 sont réunies à l’hôtel de ville en 1791 avant d’être déposées en 1802 dans la chapelle de l’hôpital Saint-Jean, lui-même transformé en collège public.
En 1803, sur tout le territoire national, les bibliothèques et leurs collections ainsi saisies sont « mises à disposition et sous la surveillance » des municipalités. Cambrai fait alors de la chapelle Saint-Jean sa première bibliothèque communale et y entreprend des travaux d’aménagements en 1831 afin de l’adapter à sa nouvelle mission : conserver les manuscrits, incunables et livres les plus anciens à l’origine des fonds patrimoniaux du Labo.
1831-1944 - La première bibliothèque communale de Cambrai
Jusqu’à la Première Guerre Mondiale, les collections ne changent pas de lieu et peuvent être consultées par les érudits. Rapidement, face aux dangers de la guerre, les plus anciens sont évacués vers Valenciennes et mis à l’abris dans les caves du musée des Beaux Arts. Les documents restés sur place disparaissent dans le pillage et l’incendie de la bibliothèque de Cambrai en 1918.
En 1939, aux premiers fracas de la Seconde Guerre mondiale, les collections de manuscrits, d’incunables et une partie des livres anciens sont à nouveau évacuées en urgence. On les transfère au château de Beaumanoir, en Bretagne, avant que les occupants allemands ne les redirigent vers le château de Vaux, en Eure-et-Loire.
Les collections restées à Cambrai, dont le fonds d’archives Glinel, une partie des livres anciens, les brochures et les ouvrages d’étude plus récents, disparaissent dans un bombardement américain en 1944.
1948 - Reconstruction de la bibliothèque et reconstitution des fonds
En 1948, la municipalité de Cambrai décide de faire d’un hôtel particulier, situé au 37 rue Saint-Georges, le siège de ses nouvelles bibliothèques. Elle réunit deux services auparavants séparés : la bibliothèque populaire (lecture de divertissement et de prêt à domicile) et la bibliothèque municipale (étude et patrimoine). On y adjoint un magasin de livres en 1950 et une salle dédiée à la jeunesse en 1954. L’ensemble de l’hôtel particulier, devient ainsi la bibliothèque municipale de Cambrai et reprend vite sa mission de transmission de la mémoire locale. Ainsi, dès les années 1960, de nouveaux ensembles patrimoniaux entrent dans les collections du Labo, dont deux de ses plus importantes collections d’archives – la collection Delloye et les archives hospitalières de Cambrai – et de nombreux titres de presse locale afin de les conserver (l'Émancipateur, la Voix du Nord, l'Éclair du Cambrésis…).
1975 - Première médiathèque de France
Janvier 1975 marque une nouvelle étape pour la bibliothèque de Cambrai. On inaugure alors le centre culturel les Archers qui associe la première médiathèque de France et une salle de spectacles de 300 places (projections, représentations, pièces de théâtres…). Les changements concernent essentiellement la politique culturelle, et les collections patrimoniales restent peu impactées jusqu’aux années 1990.
1996 - Constitution du fonds photographique
À partir des années 1990, les fonds cambrésiens s’enrichissent considérablement. L’ouverture en 1996 de la photothèque Maison Falleur fait entrer la photographie dans les collections patrimoniales de la médiathèque. Ce sont tout d’abord les archives des anciens studios cambrésiens Delcroix et Salle ainsi que la collection de Georges Maroniez, juge cambrésien, peintre et photographe amateur de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
2019 - De la MAC au Labo
En 2019, après plus de 70 années d’évolution et de loyaux services, la bibliothèque, devenue médiathèque d’agglomération de Cambrai (MAC) fait place à un établissement culturel innovant qui associe pour la première fois en un seul lieu lecture publique, culture scientifique, technique et Industrielle, patrimoine architectural et patrimoine écrit. Les trésors des fonds patrimoniaux cambrésiens y trouvent un nouvel écrin qui garantit des conditions de conservation optimales et une accessibilité renforcée.
L’enrichissement constant des fonds du Labo
Jusqu’à aujourd’hui, la triple mission « conserver-valoriser-transmettre » amène les réserves à s’enrichir continuellement de nombreux documents (archives, manuscrits, photographies, objets…), anciens ou récents, qu’ils soient achetés lors de ventes aux enchères ou légués par de généreux donateurs. Ainsi, les fonds cambrésiens, continuellement enrichis depuis la fin du XVIIIe siècle, se répartissent aujourd'hui au sein de grands ensembles, tels que les manuscrits et les incunables.