Les manuscrits de la cathédrale et la bibliothèque des chanoines

Le plus grand ensemble provient de la cathédrale et de la bibliothèque des chanoines de Cambrai. Il comprend les documents les plus anciens du Labo dont une copie des Histoires de Grégoire de Tours datées d’environ 690 (Ms. B 684) et un certain nombre de manuscrits carolingiens particulièrement précieux. Parmi eux mentionnons une Apocalypse enluminée copiée pour Cambrai au début du X^e siècle (Ms. B 386), et le Sacramentaire pourpré d’Hildoard, cousin de Charlemagne et évêque de Cambrai de 790 à 816 (ms. B 164). 
L’ensemble se caractérise également par un grand nombre de textes liturgiques, d’ouvrages musicaux – Cambrai étant une des grandes capitales musicales au XVI^e siècle – et de manuscrits laissés par les chanoines et les évêques durant les siècles d’existence du Chapitre. On trouve ainsi dans la bibliothèque capitulaire un ensemble de manuscrits liés à la famille noble des Pitpan de Montauban (Douaisis), particulièrement riche en matière d’héraldique locale. Pierre d’Ailly, évêque au début du XV^e siècle, a quant à lui laissé à Cambrai plusieurs manuscrits dont son exemplaire personnel de son Imago Mundi, ouvrage de vulgarisation scientifique et somme astronomique de la fin du Moyen Âge (ms. B 927).

Les fonds monastiques picards absorbés

Des manuscrits provenants de trois établissements picards figurent également dans l’ensemble des manuscrits du Chapitre cathédral. Intégrées entre le XV^e et le XVII^e siècle à la faveur de chanoines cambrésiens, il s’agit des bibliothèques de l’abbaye du Mont-Saint-Martin (Aisne) et celles des abbayes d’Ourscamp – abbaye cistercienne comme celle de Vaucelles – et de Marcheroux (Oise).

Les manuscrits de l’abbaye du Saint-Sépulcre

Après l’ensemble lié à la cathédrale, viennent les manuscrits saisis dans la bibliothèque de l’abbaye bénédictine du Saint-Sépulcre. Fondée en 1064, doté d’un atelier de copistes particulièrement actif dès le XI^e siècle et à plusieurs périodes du Moyen Âge, elle fournit le plus grand nombre de manuscrits dont un grand nombre de vies de saints et d’ouvrages d’étude. Particulièrement attractive, on y retrouve également des ouvrages issus de legs comme le chansonnier de Zeghere van Male, marchand drapier de Bruges actif autour de 1540, témoin de la pratique du chant polyphonique dans les familles de la bourgeoisie flamande de la Renaissance (Mss. A 125-128).

Les manuscrits des autres établissements Cambrésiens

L’abbaye Saint-Aubert, le chapitre de Saint-Géry et la collégiale Sainte-Croix nous ont également laissé quelques manuscrits. L’aspect et la faible quantité des documents laisse à imaginer des bibliothèques de moindre importance, ou dispersée tôt durant le Moyen Âge. Au total, environ soixante-dix documents proviennent des trois établissements, essentiellement des textes documentaires et liturgiques dont quelques cartulaires. Pour l’ensemble, il s’agit d’ouvrages pratiques, peu décorés et d’aspect particulièrement simple.

Les manuscrits des établissements extra-muros

Les établissements situés dans le Cambrésis, parfois pillés entre le Moyen Âge et la Renaissance, ont laissé peu de témoins dans les collections. Quelques rares témoins de la production des scriptoria (ateliers de production de manuscrits) des abbayes de Vaucelles et de celle de Saint-André du Cateau-Cambrésis subsistent encore, ainsi qu’un petit ensemble de manuscrits des derniers siècles du Moyen Âge provenant de la bibliothèque du prieuré de Notre-Dame-du-Val de Walincourt.

Les manuscrits acquis après la Révolution

Depuis le début du XIX^e siècle, le fond de manuscrits continue à s’accroître par un certain nombre d’achats et de dons présentant tous un intérêt pour l’histoire locale du Cambrésis. Suite à l'incendie de 1918 de l’hôtel de ville et des archives municipales de Cambrai, les manuscrits survivants ont également été déposés dans les collections. On y retrouve par exemple le Livre aux Bans (Ms. B 1429), qui réglemente les métiers à Cambrai au Moyen Âge. Parmis certaines acquisitions récentes, nous pouvons mentionner les cahiers de Zélie Gourdin, directrice d’école à Cambrai durant la Première Guerre mondiale (Mss. A 1476-1478), le manuscrit autographe du discours prononcé par Fénelon pour l'ordination de l’électeur de Cologne en 1707 (Ms. B 1487) ou une introduction à l'arithmétique d’Esnes daté de 1736 (Ms. A 1529).

Les manuscrits de la collection Delloye

La collection Delloye contient également plus de cent-dix manuscrits datés du XIV^e au XIX^e siècle. Cette collection privée a été rassemblée par l’érudit cambrésien avant d’être léguée à Cambrai à la fin du XIXe siècle. Elle comprends des manuscrits d’origines variées qui ont tous pour thématique commune l’histoire locale du Cambrésis. L’ensemble comprends notamment un grand nombre d’écrits d’Albertine Clément-Hémery, femme de lettres de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle à Paris et Cambrai (Ms.8) , ou encore le relevé des registres des années 1695 à 1699 de D. Monvoisin, maître d’hôtel de François Fénelon, archevêque de la Cambrai (Ms.83).

Des inventaires accessibles en ligne

Ces manuscrits ont fait l’objet de plusieurs catalogues depuis 1831 dont les éditions papiers sont consultables à l’Espace patrimoine du Labo - Cambrai. Les éditions informatisées, quant à elles, sont consultables en ligne.

• Inventaire détaillé des manuscrits 1 à 1398 (saisies révolutionnaires).
• Inventaire détaillé des manuscrits 1399 à 1421 (saisies révolutionnaires).
• Inventaire détaillé des manuscrits 1422 à 1440 (saisies révolutionnaires, achats, dons et dépôts).
• Inventaire détaillé des manuscrits 1441 à 1488 (achats, dons et dépôts).
• Inventaire détaillé des manuscrits 1489 à 1533 (achats, dons et dépôts).
• Inventaire détaillé des manuscrits de la collection Delloye.